Le Mali se prépare à un référendum décisif sur sa nouvelle constitution le 18 juin

Référendum Constitutionnel au Mali : Une étape clé vers la stabilité démocratique

Le gouvernement au pouvoir au Mali a officiellement déclaré que le tant attendu référendum sur une nouvelle constitution se tiendra dans le pays d’Afrique de l’Ouest ce dimanche le 18 juin . Cette étape cruciale est prévue sur la voie des élections promises pour février 2024, suite au coup d’État survenu en mai 2021. Le colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement, a annoncé cette nouvelle par le biais d’un décret lu à la télévision d’État le vendredi dernier.
Le référendum donnera aux citoyens maliens la possibilité de s’exprimer sur le projet de Constitution, après que la précédente échéance du 19 mars ait été manquée. Selon le porte-parole du gouvernement, les électeurs devront répondre par un “oui” ou un “non” à la question suivante : “Approuvez-vous le projet de constitution ?”.
Le retard du référendum en mars était prévisible, car peu de dispositions avaient été prises pour organiser le vote à cette période. De plus, le projet de constitution n’a été remis au président par intérim et putschiste Assimi Goita que le 27 février. Néanmoins, le gouvernement reste déterminé à faire avancer le processus démocratique.
En juillet dernier, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a levé une série de sanctions commerciales et financières contre le Mali, suite à l’engagement du gouvernement militaire à effectuer une transition démocratique en mars 2024. Ces sanctions avaient été imposées en janvier 2022, lorsque le gouvernement militaire envisageait de se maintenir au pouvoir pendant une période pouvant aller jusqu’à cinq ans.
Le projet de constitution en question renforce considérablement les pouvoirs du président. Selon ses dispositions, le président sera responsable de la nomination du Premier ministre et des ministres, ainsi que de leur révocation et de la dissolution du parlement. Cette concentration de pouvoir soulève des préoccupations quant à l’équilibre des pouvoirs et à la préservation des droits démocratiques au Mali.
Le référendum à venir sera donc un moment décisif pour l’avenir du pays. Les citoyens maliens devront se prononcer sur la nouvelle constitution, tandis que la communauté internationale observera attentivement le processus pour évaluer sa légitimité et son respect des normes démocratiques. Le 18 juin sera un jour crucial pour le Mali et pour la consolidation de la stabilité politique dans la région de l’Afrique de l’Ouest.
Le projet en cours au Mali continue de faire parler de lui, suscitant des controverses à différents niveaux. Une partie particulière du projet déclare que le Mali est une “république indépendante, souveraine, unitaire, indivisible, démocratique, laïque et sociale”. Cependant, cette notion de laïcité a été vivement contestée par les imams, une classe puissante au sein du pays, qui ont appelé les musulmans à s’y opposer.
En outre, le projet prévoit une disposition qualifiant tout coup d’État de “crime imprescriptible”. Pourtant, ceux qui ont orchestré les coups d’État de 2020 et 2021 dans le but de consolider leur emprise sur le pouvoir seraient apparemment protégés par des lois d’amnistie, puisque les actes commis avant l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution bénéficieraient de cette couverture.
Il convient de souligner que le Mali traverse une crise sécuritaire depuis maintenant onze ans, initiée par une révolte régionale dans le nord du pays qui a rapidement évolué vers une véritable rébellion. Les troupes françaises présentes dans le pays depuis 2013 ont été incapables d’éliminer complètement les rebelles, ce qui a généré une frustration grandissante et nourri un sentiment anti-français.
Cette situation complexe, associée au régime militaire en place au Mali, a entraîné une détérioration des relations avec la France, traditionnellement alliée du pays et ancien colonisateur, ainsi qu’un rapprochement avec la Russie.
Au cœur de ces tensions persistantes se trouve donc un projet aux multiples facettes, qui continue de soulever des préoccupations et d’alimenter les débats dans le pays. La suite des événements reste incertaine, mais il est indéniable que le Mali est confronté à des défis majeurs, tant sur le plan politique que sécuritaire.

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