Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, en visite de travail au Burundi.

Le Burundi réaffirme sa neutralité dans le conflit en Ukraine

Lors d’une visite du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le Burundi a réaffirmé sa position de “neutralité” dans le conflit en Ukraine. Albert Shingiro, ministre des Affaires étrangères du Burundi, a déclaré lors d’une conférence de presse à Bujumbura que “personne ne peut remporter cette guerre”. Cette déclaration intervient après que le Burundi se soit abstenu de voter sur la dernière résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies appelant la Russie à retirer ses forces de l’Ukraine.
Le Burundi, un pays africain de la région des Grands Lacs, n’est pas le seul pays africain à s’abstenir ou à ne pas participer au vote. Au total, 22 des 54 États membres de l’Union africaine ont choisi de ne pas prendre position. Deux pays, l’Érythrée et le Mali, ont même voté contre la résolution.
Selon M. Shingiro, le Burundi adopte une position d’abstention et de neutralité pour empêcher le conflit de s’étendre à d’autres régions, en particulier à l’Afrique. Il a souligné que cette position est partagée par la plupart des pays africains. L’objectif est d’atténuer l’impact de ce conflit et d’éviter qu’il ne déstabilise davantage la région.
Lors de la conférence de presse, Sergueï Lavrov a salué la position du Burundi, qualifiant celle-ci de “position équilibrée et responsable”. Il a également souligné l’importance de la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies, en insistant sur le fait que l’Afrique n’est pas suffisamment représentée.
Le Burundi se positionne donc comme un acteur qui cherche à préserver la stabilité régionale et à jouer un rôle constructif dans la résolution du conflit en Ukraine. Sa neutralité est perçue comme une approche pragmatique visant à prévenir l’escalade du conflit et à favoriser des solutions diplomatiques. En mettant en avant les causes profondes du conflit, le Burundi montre sa volonté de comprendre les enjeux complexes de la situation et de promouvoir des réformes internationales pour une représentation plus équitable des pays africains.

La bataille d'influence entre la Russie et l'Ukraine en Afrique s'intensifie

La visite du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, au Kenya, marque ainsi une nouvelle étape dans les efforts de la Russie pour étendre son influence en Afrique. Cette visite fait suite à un périple africain effectué précédemment par son homologue ukrainien, Dmytro Kouleba, qui s’est rendu en Éthiopie et au Rwanda la semaine dernière. Alors que Moscou et Kiev cherchent tous deux à renforcer leur présence sur le continent africain, la rivalité entre les deux pays s’intensifie.

Moscou et Kiev en quête d’influence africaine : Depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, M. Lavrov a déjà effectué deux voyages en Afrique, visitant plusieurs pays dans le cadre de ses tournées diplomatiques. De son côté, M. Kouleba a récemment exhorté certains pays africains à abandonner leur “neutralité” dans le conflit ukrainien. Il a également annoncé l’ouverture de nouvelles ambassades pour renforcer les liens entre Kiev et les 1,3 milliard d’habitants que compte le continent africain.

Héritage de la Guerre froide : Les liens entre la Russie et les pays africains remontent à la Guerre froide, période où l’Union soviétique se positionnait comme un fervent opposant à l’impérialisme. Cette nouvelle course à l’influence en Afrique entre Moscou et Kiev rappelle les rivalités passées entre les superpuissances mondiales, mais cette fois-ci, le théâtre des opérations se déroule sur le continent africain.

Le sommet Russie-Afrique : un rendez-vous crucial à Saint-Pétersbourg : Pour consolider leur présence en Afrique, la Russie et les pays africains prévoient d’organiser le deuxième sommet Russie-Afrique du 26 au 29 juillet à Saint-Pétersbourg. Cette rencontre sera une occasion pour les dirigeants russes et africains d’échanger sur les opportunités de coopération économique, politique et sécuritaire. Les enjeux sont de taille, car la Russie et l’Ukraine espèrent renforcer leurs partenariats stratégiques et économiques sur le continent.

Conclusion : La visite de M. Lavrov au Kenya et les précédents voyages de M. Kouleba en Éthiopie et au Rwanda soulignent la rivalité grandissante entre la Russie et l’Ukraine pour étendre leur influence en Afrique. Alors que les deux pays cherchent à renforcer leurs liens avec le continent, la bataille d’influence se joue sur fond de guerre en Ukraine et d’héritage de la Guerre froide. Le sommet Russie-Afrique prévu cet été à Saint-Pétersbourg sera un moment clé pour déterminer les futurs partenariats entre la Russie et les pays africains.

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